La séparation des urines constitue une alternative vertueuse : amélioration de la qualité de l’eau, réduction des émissions de GES, économie d’eau et contribution à la souveraineté alimentaire.Depuis 2019, l’agence de l'eau Seine-Normandie et l’ADEME soutiennent activement recherches et expérimentations.
Le mardi 9 septembre de 9h30 à 12h30, l’agence de l’eau Seine-Normandie, l’ADEME et le programme de recherche-action OCAPI (Organisation des cycles azote et phosphore dans les territoires) ont proposé la restitution publique de l’étude de définition des orientations stratégiques pour le déploiement de la séparation à la source des urines en Ile-de-France.
Etaient invités tous les acteurs potentiellement impliqués dans la séparation à la source des urines (association, collectivités & EPCI, aménageurs, entreprises du tertiaire, ERP). Ainsi, 70 interlocuteurs franciliens ont assisté à la présentation. L’objectif de partager les conclusions de l’étude et susciter le débat autour des orientations stratégiques proposées illustrées par des retours d’expérience concrets a bien été remplis de l’avis de tous.
Résultats principaux de l’étude
- Potentiel : 6,3 Mm³/an d’urines, soit 45 000 t d’azote et 3 000 t de phosphore (60 % des besoins agricoles en azote, 40 % en phosphore).
- Localisation : deux tiers des gisements à domicile, un tiers sur les lieux de travail et ERP. • Cibles prioritaires : aéroports, universités, clusters d’entreprises, grands ERP, ZAC (ex. Paris-Saclay). • Techniques disponibles : nitrification/distillation en zones denses, stockage/hygiénisation en périurbain/rural (technologies pour l’habitat encore immatures).
- Horizon 2045 : valorisation possible de 3 900 t d’azote/an, soit près de 9 % du gisement total. • Coûts : 434 M€ d’investissements sur 10 ans et 43 M€/an de fonctionnement. Le modèle économique reste incertain. Enjeux stratégiques
- Inscrire la séparation des urines dans les outils existants : SDAGE, 12ᵉ programme, PDM, PAOT, contrats territoriaux et documents d’urbanisme (SDRIF-e, ZAC, etc.). • Cibler les territoires et bassins prioritaires identifiés dans l’étude.
- Accompagner la montée en puissance de filières locales et circulaires, malgré des incertitudes techniques, économiques et sociales.
La séparation à la source des urines se révèle donc être une solution prometteuse pour l’eau, le climat, l’énergie et l’agriculture. L’étude fournit une base stratégique pour territorialiser et déployer cette pratique en Île-de-France. L’enjeu est désormais de transformer l’expérimentation en stratégie opérationnelle et de donner à cette ressource un rôle central dans la transition écologique et alimentaire.
