Un projet d’une ampleur unique en France
Au regard des atouts qu’offre le bassin de la Seine, l’association AgriParis Seine, des acteurs de filières agricoles et alimentaires et des partenaires (entreprises, associations, organismes publics), réunis au sein d’un consortium, créent le projet « Seine nourricière ». Il a pour objectif de développer, par la mise en place d’une stratégie innovante, des filières agricoles et alimentaires durables et également décarbonées en s’appuyant sur une logistique fluviale.
Prenons l’exemple de l’alimentation des Parisiens. Elle représente près du 5è des émissions de gaz à effet de serre des Parisiens, en partie en raison du mode de transport des denrées : 90 % de la logistique francilienne s’opère par la route, alors même que le bassin de la Seine, drainé par la Seine, l’Yonne, la Marne et l’Oise, présente un potentiel considérable pour l’acheminement des vivres (Source : Ville de Paris).
De janvier 2024 à mi-2025, 14 études auront été engagées pour étudier la faisabilité du projet de la Seine nourricière et préfigurer les outils pour sa mise en œuvre.
Une de ces études portera sur l’identification de dispositifs territoriaux protégeant la ressource en eau et valorisant les filières locales et durables. Elle comporte deux volets : le côté production avec le respect d’un cahier des charges fondé sur le critère de protection de la ressource en eau (agriculture biologique ou culture à bas niveau d’intrants) ; le côté consommation qui porte sur la commercialisation des produits via un label, une marque dédiée, ou tout dispositif valorisant les filières qui protègent l’eau, et offrant notamment un accès facilité au marché de la restauration collective.
A la suite des études préparatoires, la mise en place opérationnelle du projet est prévue en 2026. Son développement s’étalera sur une durée de 3 à 5 ans avant sa concrétisation complète. C’est le premier projet de résilience alimentaire en France à cette échelle.
Le consortium La Seine nourricière
Le projet « Seine nourricière » contribuera à une nouvelle gouvernance alimentaire du bassin de la Seine en associant 20 partenaires :
- Collectivités
- Les collectivités regroupées au sein de l’association AgriParis Seine
- La ville de Sevran (93) qui abrite plus de 51 000 Sevranais
- Est Ensemble, structure intercommunale (9 communes du Grand Paris) qui soutient des services et des projets pour faciliter et améliorer la vie de 408 000 habitants
- Filières agricole et alimentaire
- Réseau Manger Bio qui regroupe des acteurs de la restauration collective bio locale
- Groupement des Agriculteurs Biologiques en Ile-de-France (GAB IDF)
- Terre de Pays d'Othe qui regroupe des producteurs bio, spécialisés en grandes cultures
- InterBio Normandie Service, coopérative qui rassemble une soixantaine de producteurs, transformateurs et distributeurs indépendants normands, tous certifiés AB
- Entreprises, association
- Eau de Paris, entreprise publique (régie autonome de la ville de Paris) qui est chargée de l'approvisionnement en eau
- Fludis, entreprise qui propose des solutions innovantes et décarbonées de logistique urbaine comme le transport fluvial par péniche
- Nona, association qui accompagne les acteurs de la restauration collective pour proposer une alimentation de qualité, saine et durable
- Sogaris, société privée à capitaux publics, qui propose une logistique urbaine (immobilier et services) orientée vers la transition écologique
- Organismes publics
- Agence de l’eau Seine-Normandie
- Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) qui œuvre pour un développement cohérent et durable de l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
- Unité mixte de recherche -UMR Agronomie (INRAE) dont les travaux contribuent à la production de connaissances et de méthodes pour concevoir et évaluer des systèmes de cultures répondant aux enjeux du développement durable.
L’agence de l’eau au sein du consortium « La Seine nourricière » : pourquoi ?
L'agriculture occupe environ 60 % du bassin hydrographique Seine-Normandie. Afin de protéger la ressource en eau, l’agence de l’eau Seine-Normandie encourage les entreprises, les coopératives, les agriculteurs et les collectivités à s’engager dans la transition agroécologique. Elle soutient les projets qui participent au changement de systèmes et de pratiques agricoles permettant une gestion durable de la ressource en eau.
L'agence de l'eau favorise le développement de filières agricoles à bas niveau d’intrants, en aidant financièrement les entreprises et organismes porteurs de projets.
Parmi les aides financières :
- les études technico-économiques au développement de filières de cultures à bas niveau d’intrants ;
- les investissements matériel des entreprises actives dans la commercialisation et la transformation de ces cultures.
Elle finance également les projets des agriculteurs à travers :
- l’accompagnement technique, l’animation et l’indemnisation pour le changement de pratiques et de systèmes agricoles ;
- l’investissement matériel permettant de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires, de l’implantation de haies, le financement de systèmes agroforestiers…
Elle encourage les collectivités à mettre en place le dispositif « paiement pour services environnementaux » (PSE). Les collectivités sont au cœur du dispositif PSE qui consiste à rémunérer, avec le concours de l’agence de l’eau, les pratiques agricoles qui protègent la ressource en eau. Les «fournisseurs » de services environnementaux sont les exploitations agricoles qui passent un contrat pendant 5 à 7 ans avec la collectivité.
Le projet « La Seine nourricière » est aligné avec les enjeux du bassin portés par l’agence de l’eau Seine-Normandie.