Solutions fondées sur la Nature en zone rurale

En zone rurale, les opérations à mettre en oeuvre sont : la restauration écologique des cours d'eau, la préservation et la restauration des zones humides et l'agroécologie.

La restauration écologique des cours d’eau

La restauration écologique des cours d’eau c’est par exemple :

• le reméandrage
• la suppression des seuils et autres obstacles
• la suppression des merlons pour rétablir la connexion entre lit mineur et lit majeur
• la plantation de ripisylve (forêts boisées, buissonnantes ou herbacées en bordure des cours d’eau ou plans d’eau)
• la limitation des apports issus de l’érosion à la rivière afin de limiter le colmatage de son lit …

Ces aménagements restaurent l’écosystème aquatique pour une circulation des sédiments et des poissons et une diversification des habitats (zones de repos, d’alimentation et de reproduction). La rivière est vivante !
Ils limitent les risques d’inondation en aval et l’augmentation de la température de l’eau.

La préservation et la restauration des zones d’expansion de crues le long des cours d’eau favorisent le stockage, l’absorption de l’eau issue des débordements de cours d’eau et l’infiltration de l’eau vers les nappes alluviale souterraines (nappes qui circulent dans les sédiments des rivières et accompagnent leur cours), contribuant ainsi à leur recharge.
 

La préservation et la restauration des milieux humides

Les zones humides alluviales atténuent les phénomènes de crues en stockant l’eau et en ralentissant les écoulements, limitant ainsi les impacts potentiels sur les installations humaines situées en aval.

« La fonction de stockage des zones humides peut permettre d’atténuer jusqu’à 60 à 65% des pics de crue pour une proportion de zones humides de 5 à 10 % du bassin versant » (Agence de l’eau Seine-Normandie et Délégation de bassin Seine-Normandie, « Mission sur le fonctionnement hydrologique du bassin de la Seine, Rapport au Premier ministre », Novembre 2016, p. 92.)

• Elles restituent l’eau emmagasinée lorsque l’eau manque (soutien d’étiage) ; elles participent également à l’alimentation en eau des nappes alluviales.
• Elles jouent un rôle d’auto-épuration de l’eau par leur capacité de filtration et de dégradation de l’azote, du phosphore, des matières en suspension et des micropolluants organiques.
• Elles permettent une continuité écologique (trames bleue et turquoise) et préservent la biodiversité : elles abritent 50 % des espèces d’oiseaux, 100 % des amphibiens et 30 % des espèces rares et menacées.
• Elles contribuent à atténuer le réchauffement climatique, grâce à la captation du carbone par l’importante biomasse végétale qu’elles abritent.

Par ailleurs, les milieux humides situés en amont d’un bassin jouent un rôle d’éponge et de « château d’eau » en absorbant les excès d’eau, éventuellement en alimentant des sources et en restituant l’eau à certaines périodes.

Enfin ils peuvent offrir des sols riches pour le pâturage d’animaux adaptés à l’humidité.  

L’agroécologie : agriculture biologique, prairies extensives, agroforesterie

• L’agriculture biologique

L'agriculture biologique a recours à des pratiques de culture et d'élevage soucieuses du respect des équilibres naturels et donc de la biodiversité. Elle exclut l'usage des produits chimiques de synthèse et limite les intrants. Elle s’appuie sur les auxiliaires de cultures pour combattre les ravageurs et a le plus souvent recours aux haies et à la diversité (cultivée et autre). De ce fait, elle maintient une bonne qualité de l’eau et protège préventivement les captages d’eau potable vis-à-vis des nitrates et des pesticides.

En moyenne, l’agriculture biologique évite 30% de pertes d’azote par rapport à l’agriculture conventionnelle.

« 1 euro investi en prévention = 10 euros économisés en traitement »

Par ailleurs elle développe des infrastructures écologiques qui améliorent l’infiltration de l’eau pluviale. Elle favorise le bon fonctionnement du sol (vie du sol, porosité, pouvoir de filtration…).

• Les prairies extensives

Les prairies permettent une économie de fertilisation azotée (sauf au moment de leur retournement, c’est pourquoi les prairies permanentes sont préférables aux prairies temporaires du point de vue de la gestion de l’eau), une valeur alimentaire équilibrée pour les animaux, une adaptation à l’hétérogénéité des sols et une bonne résilience des territoires vis-à-vis des dérèglements du climat (elles sont affectées par les sécheresses mais « repartent » à la première pluie).

En gestion extensive, elles contribuent à protéger préventivement les captages d’eau potable vis-à-vis des nitrates et des pesticides.
De manière générale elles favorisent le bon fonctionnement du sol (vie du sol, porosité, pouvoir de filtration…).

Au vue de son efficience, l’extension de prairies stocke du carbone à bas prix.

• L’agroforesterie

L'agroforesterie consiste à associer les arbres ou les haies à la production agricole (culture et élevage) sur une même parcelle. L’agroforesterie présente de nombreux avantages écologiques et économiques : une meilleure gestion de l’eau (stockage de l’eau, infiltration, épuration, rôle d’ascenseur hydraulique, meilleure perméabilité du sol) et un sol en meilleure santé (stockage, infiltration, vie du sol, pouvoir filtrant…).

Elle permet une meilleure adaptation au changement climatique, notamment vis-à-vis de la sécheresse et de la chaleur, mais aussi en période de fortes pluies, en limitant les ruissellements et les coulées de boues. Elle accroit la résilience à l’échelle de la parcelle mais aussi du territoire en période de sécheresse.

Les arbres font de l’ombre aux animaux en été, offre de la nourriture (insectes sous l’écorce…) et structurent des habitats qui abritent une faune diversifiée (insectes, oiseaux, chauve-souris, amphibiens…) également nécessaire à l’agriculture (pollinisation, lutte contre les ravageurs). Ils offrent des habitats sur les couloirs de migration, en servant d’abris contre la prédation.

Les haies offrent de la nourriture et structurent des habitats qui abritent une faune et une flore diversifiées.